Retour sur les Vendanges 2025 : petit rebond, grands contrastes

Retour sur les Vendanges 2025 : petit rebond, grands contrastes

Après une année 2024 marquée par une récolte historiquement faible, la vigne française respire un peu en 2025. Le ministère de l’Agriculture annonce une production autour de 37,4 millions d’hectolitres, soit une légère hausse de 3 % par rapport à l’an dernier. Un chiffre qui rassure, mais qui reste très en retrait de la moyenne des cinq dernières années, avec un déficit d’environ 13 %. En d’autres termes, la reprise est réelle mais encore bien timide.

Des régions qui se relancent, d’autres à la peine

Le tableau est loin d’être uniforme. Certaines régions reprennent des couleurs, comme la Bourgogne qui connaît un rebond spectaculaire après un millésime 2024 laminé par le mildiou. On parle de volumes en hausse de près de la moitié, ce qui redonne un peu le sourire aux vignerons. Même dynamique dans le Jura, où la récolte devrait tripler après les gelées dévastatrices de l’an passé. Le Val de Loire profite lui aussi d’une belle avance, avec des vendanges précoces et généreuses. Plus au nord, la Champagne annonce une progression de 12 % par rapport à 2024, mais qui reste en dessous des standards habituels.

D’autres vignobles connaissent une situation beaucoup plus compliquée. À Bordeaux, la récolte s’annonce stable par rapport à 2024 mais reste largement amputée par rapport aux volumes de référence. Les arrachages de plusieurs milliers d’hectares et la canicule estivale continuent de peser lourd sur la production. Dans le Languedoc-Roussillon, la situation n’est guère plus favorable : entre incendies, canicule et 10 000 hectares arrachés, la région accuse un nouveau recul qui la place nettement en dessous de sa moyenne quinquennale. En Alsace, les vendanges, les plus précoces jamais enregistrées, donnent des grappes petites et moins fournies, ce qui se traduit par une baisse de 11 % sur un an. Le Beaujolais, de son côté, signe sa plus petite récolte depuis 2012, conséquence directe des conditions climatiques difficiles.

Le poids du climat et des choix structurels

Derrière ces chiffres se cache une réalité plus large. Le climat joue évidemment un rôle central, avec des épisodes de sécheresse et de chaleur qui réduisent la taille des raisins et accélèrent leur maturation. Mais la baisse de production est aussi liée à des choix structurels : plus de 20 000 hectares ont été arrachés ces deux dernières années dans les vignobles français, principalement en Gironde et dans le Languedoc. Ces suppressions visent à adapter l’offre à la demande, mais elles contribuent mécaniquement à réduire le potentiel de récolte.

Qu’attendre du millésime 2025 ?

Pour les amateurs de vin, que faut-il retenir de cette récolte ? Les volumes restent globalement bas, mais certaines régions devraient livrer des vins intéressants, parfois même plus concentrés et exigeants en raison de rendements réduits. La rareté pourrait accentuer la pression sur les prix, surtout dans les appellations prestigieuses, tandis que des terroirs en rebond, comme la Bourgogne ou le Jura, devraient attirer toutes les attentions. Dans un contexte où la vigne française apprend à produire moins, l’essentiel sera sans doute de se tourner vers des vignerons capables de transformer cette contrainte en opportunité, en révélant des vins d’une intensité nouvelle.

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